L’echo de bel-air
EDITO :
Dans le numéro précédent, notre coup de coeur touristique a traité Fontaine de Vaucluse. Lieu particulier qui voit le croisement de deux ouvrages hydrauliques. L’un naturel puisqu’il s’agit de la Sorgues qui va vers l’Isle sur la sorgue et l’autre créée par l’homme puisqu’il s’agit du pont aqueduc de Galas. Nous y reviendrons dans une rubrique consacrée à l’eau qui a fait de notre région une terre fertile pour l’agriculture. Cette irrigation a été décidée et créée par nos anciens. Les décennies ont passées mais la volonté celle de perfectionner l’acheminement de cette eau en provenance des Alpes est restée. Nous sommes les héritiers de ces canaux, de filioles, des ouvrages hydrauliques et des bâtiments le long de ces canaux, que nous devons à notre tour entretenir ou modifié pour que notre région ne connaisse jamais la sècheresse. Ce sera un des principaux enjeux des années à venir, L’ EAU. Dans ce numéro c’est donc de cet héritage que je vais évoquer, avec beaucoup d’humilité, sans rentrer dans le détail car le sujet est trop vaste pour se limiter à un format A4.
Edifié entre 1854 et 1857 pour enjamber la Sorgue, le pont-aqueduc de Galas est, avec ses 13 arches en plein cintre de 9 mètres d’ouverture, sa longueur totale de 159 mètres et sa hauteur dépassant 24 mètres, la réalisation la plus monumentale du canal de Carpentras. Construit dans un appareil associant pierre de taille et moellons smillés, il a été choisi comme symbole de l’ensemble du canal lors de l’inauguration officielle en 1857. Mais cet ouvrage ne serait rien sans eau à transporter. • Rappel historique : C’est dans les Hautes-Alpes, à 2 390 m d’altitude, qu’il faut chercher la principale origine de l’eau qui coule dans le réseau de l’ASA du canal de Carpentras. La Durance y prend en effet naissance sur les pentes du Sommet des Anges près de la frontière italienne. L’idée de créer un barrage pour faire face aux crues dévastatrices de cette belle et capricieuse rivière et pour soutenir les besoins en eau d’irrigation de la Basse Durance en périodes de sécheresse naît au milieu du 19ème siècle. La construction du barrage de Serre-Ponçon, qui sera confiée à EDF, ne débutera qu’en 1955 pour s’achever 6 ans plus tard. Avec ses 28 km² et 1,2 milliards de m3 de réserve, le lac de Serre-Ponçon fait partie des plus grandes retenues artificielles d’Europe. Sa particularité est d’être un barrage en terre, ce qui lui confère une grande résistance aux crues
La plus grande ASA d’irrigation de France L’ASA du Canal de Carpentras compte près de 15 000 adhérents et dessert en eau brute un territoire de plus de 12 000 hectares qui s’étend sur 39 communes du département de Vaucluse. Le chevelu des canaux à ciel ouvert qui constitue le réseau gravitaire parcourt plus de 400 km. Depuis les débuts de la mise sous pression du réseau dans les années 70, ce sont plus de 1 000 km de canalisations enterrées qui ont été posées. Administrativement, le rapprochement hydraulique avec le Canal de Cabedan-Neuf et du Canal de l’Isle a été pris en compte par l’arrêté préfectoral du 1er juin 1853 qui a organisé un «Syndicat Mixte de Gestion» de ces diverses structures chargé de la gestion de la partie des canaux devenue commune et qui porte le nom de « L’Union du Canal Luberon Sorgue Ventoux ».
L’activité du moulin Saint-Pierre débute au mois de novembre 1859, lorsque s’ouvre le canal de l’Isle. Tout d’abord moulin à garance. Ce bâtiment est vendu aux enchères en 1867. Il passera dans plusieurs mains et restera inactif. Il faut attendre l’année 1874 pour que deux minotiers des Taillades le rachètent. Le moulin connaît alors une nouvelle utilisation et devient moulin à farine jusqu’en 1881. Le syndicat du canal l’achète le 28 décembre 1891. En 1894, un premier bail est établi avec Monsieur Jean Baptiste Blanc, meunier de métier. Suivent ensuite d’autres baux signés avec cette même famille Blanc des Taillades et ce, jusqu’en 1970, date à laquelle cesse l’activité du moulin à farine. Pendant quelques années les locaux seront loués à des usagers divers. Et le 29 octobre 1981, la municipalité des Taillades achète le moulin au syndicat du canal. Celle-ci transforme une partie des bâtiments en salle des fêtes, salles de réunions, de sports, ateliers pour le personnel technique et une aile est louée à une société. Depuis quelques années, durant l’été, ont lieu dans la Cour des manifestations culturelles.